Les nouvelles techniques de génie génétique promettent monts et merveilles et accaparent des ressources. Malheureusement sans résultats probants et sans s’attaquer aux racines des problèmes. Leur régulation devra veiller à la transparence et garantir un contrôle indispensable.

Les OGM ou organismes génétiquement modifiés sont des êtres vivants dont le patrimoine génétique a été modifié d’une manière inexistante auparavant. En Suisse, un moratoire interdit de cultiver des OGM. La recherche reste autorisée. Une station fédérale de recherches agronomiques gère même un site pour les essais en plein champ sur des plantes génétiquement modifiées.
En toute logique: pas LA solution
Tous les OGM représentent des risques: menace sur la diversité biologique et génétique, contamination de cultures non OGM, conséquences en cascade visibles après des années seulement dans la complexité des écosystèmes, dans l’assiette toxicité et allergie Konsuliées au gène inséré, brevets non seulement sur les techniques mais aussi sur les variétés, coûts de production, libre accès aux semences et autonomie des paysans. Et malgré les promesses, les OGM ne résoudront certainement pas la faim dans le monde. Cette crise est multifactorielle et les principales causes sont les guerres, les pertes tout au long des filières et les crises économiques. Le changement climatique cause des variations toujours plus grandes et fréquentes des conditions météorologiques. Il n’est pas possible d’activer ou de désactiver des gènes à la demande pour qu’une plante se développe bien tout au long d’une saison marquée par différents phénomènes climatiques, et le génie génétique n’y changera rien. Comment croire les multinationales qui prétendent réduire l’utili- sation de pesticides avec la création de nouvelles plantes OGM alors que leur propre business est florissant grâce à la vente de pesticides?
Régulation et soutien à la sélection végétale
Depuis le lancement de l’initiative contre les OGM en 2003, principalement portée par l’Association des petits paysans, qui a conduit au moratoire sur les cultures, notre association appelle à réguler de manière stricte les nouvelles techniques génomiques comme toutes les autres techniques de génie génétique. Le principe d’innovation ne doit pas prévaloir sur le principe de précaution en matière de génie génétique en commercialisant des produits avant même d’être capable de les surveiller. Une surveillance générale est indispensable sur les effets non prévus dans les évaluations du risque. Le cadre légal est également nécessaire pour définir les responsabilités et moyens d’action afin de garantir la coexistence et la liberté de choix des consommateur·trices comme des paysan·nes. Sans régulation, pas de transparence ni d’étiquetage possibles.
Comment répondre aux défis de la population croissante et des aléas climatiques? En misant encore et toujours sur la diversité pour favoriser des équilibres naturels et induire plus de résilience. Outre l’échange de savoirs paysans, il faut des moyens financiers pour la recherche au service de l’agriculture paysanne et non pas de l’agriculture industrielle.