Vérification des faits concernant l’initiative contre les pesticides

L’initiative contre les pesticides est combattue bec et ongles. De fausses informations circulent également. Les paysannes et paysans de l’Association des petits paysans veulent désormais les balayer. Les citoyennes et citoyens doit pouvoir baser leur vote sur des faits avérés. L’Association elle aussi appelle à un Oui à l’initiative.


Une vérification des faits sur 10 des déclarations les plus courantes de l’industrie des pesticides. OUI à l’initiative Pour une Suisse libre de pesticides de synthèse le 13 juin.

 

  1. Un Oui à l’approvisionnement alimentaire avec des produits suisses
    Un Oui renforce la sécurité de l’approvisionnement en Suisse, de sorte que les importations ne soient plus nécessaires. Car Seule une production sans pesticides peut préserver une flore et une faune saine, la biodiversité indispensable à l’agriculture et des sols productifs. Par contre, l’utilisation de pesticides de synthèse porte atteinte aux sols, à la biodiversité et à la nature dans sons ensemble et met ainsi en danger la production suisse à long terme. D’ici 2031 et l’entrée en vigueur de l’interdiction des pesticides, les rendements de l’agriculture écologique pourront rivaliser avec ceux de la production avec des pesticides de synthèse grâce à un soutien plus ciblé. Les agricultrices et agriculteurs réclament en outre moins de gaspillage alimentaire, qui représente aujourd’hui 1/3 des denrées alimentaires irréprochables.

 

  1. Des prix plus bas pour des produits écologiques
    Le prix des denrées alimentaires n’augmenteront pas. Au contraire : dans 10 ans, les aliments issus de l’agriculture biologique coûteront moins cher qu’aujourd’hui. Les marges élevées des grands distributeurs sur les produits biologiques vont diminuer. Grâce au soutien ciblé, les coûts de fabrication et de distribution seront encore réduits. De plus, les coûts afférents pour l’environnement qui résultent de la production avec des pesticides de synthèse vont disparaître. Les produits écologiques deviendront enfin abordables pour tout le monde.

 

  1. Un Oui en faveur de l’agriculture, pas contre elle
    L’initiative Pour une Suisse libre de pesticides de synthèse soutient l’agriculture à plusieurs niveaux. Elle contribue à la préservation des sols productifs, d’une nature intacte et de la biodiversité nécessaire à l’agriculture. Et grâce à l’absence de pesticides, elle protège les familles paysannes et leurs collaborateurs, manifestement les plus mis en danger par les impacts des pesticides de synthèse sur la santé. De plus, le Oui nous met enfin tous à contribution et pas seulement les agriculteurs : l’interdiction de tout pesticide de synthèse s’applique aussi bien aux particuliers qu’à l’industrie ou au secteur public. Comme l’initiative contre les pesticides concerne aussi les produits importés, elle protège encore mieux l’agriculture nationale que la législation actuelle.

 

  1. Un Oui pour l’eau sans pesticides de synthèse
    En Suisse, un million de personnes en Suisse boivent de l’eau dont les résidus de pesticides dépassent les valeurs limites légales. D’innombrables petits cours d’eau du Plateau sont pollués par des pesticides au-delà des valeurs limites légales. Les résidus peuvent polluer l’eau durant des années. Une réglementation légale pour renoncer aux pesticides n’existe pas encore à ce jour, malgré la nocivité avérée de chaque pesticide de synthèse et de leurs produits de dégradation, ainsi que de leur combinaison, et de leurs effets à long terme sur l’eau potable et les eaux souterraines. Un Oui est nécessaire à une eau propre.

 

  1. L’agriculture biologique n’utilise aucun pesticide de synthèse
    L’agriculture biologique n’utilise aucun pesticide de synthèse. En outre, les pesticides non synthétiques (p. ex. le cuivre) est utilisé en quantité bien moindre en agriculture bio qu’en agriculture non bio. Grâce à une recherche ciblée, les pesticides non synthétiques problématiques devront être encore réduits.

 

  1. Sans pesticides de synthèse ne signifie pas Bio
    L’initiative demande l’interdiction de pesticides de synthèse car il est prouvé qu’ils détruisent la biodiversité, polluent l’environnement et nuisent à la santé des hommes et de la nature. La Suisse a le devoir de prendre des mesures pour la protection de la population et de l’environnement. Cela ne concerne ainsi en rien le respect des autres normes Bio. Il y aura donc toujours un choix de denrées alimentaires produites différemment et aucune ‘obligation Bio’.

 

  1. Biocides et désinfectants non concernés
    Un Oui à l’initiative mettra fin à l’utilisation de pesticides de synthèse. Additifs alimentaires, biocides et autres ne sont pas concernés, donc pas non plus les désinfectants ou les sels nitrités. En outre, il existe un traitement qui fonctionne parfaitement aussi pour les denrées alimentaires Bio, y compris pour les exigences de qualité et de conservation. Les exigences relatives aux produits qui ne sont que de nature esthétique, devraient être assouplies afin de prévenir le gaspillage alimentaire.

 

  1. Les médicaments vétérinaires ne sont pas concernés par l’initiative
    Un Oui à l’initiative mettra fin à l’utilisation de pesticides de synthèse. Les insecticides employés en médecine vétérinaire, comme les moyens contre les mouches pour le bétail, ne sont pas concernés.

 

  1. Économie alpestre pas concernée
    Les exploitations d’estivage et l’agriculture de montagne ne sont touchés que marginalement par l’initiative. Pour la lutte des rumex par exemple, il faut faire appel à des moyens biologiques qui ont fait leurs preuves. C’est d’autant plus pertinent dans les zones d’estivage et de montagne particulièrement sensibles. L’exemple du Val Poschiavo, dans lequel plus de 90 % des surfaces agricoles sont exploitées de manière biologique, montre ce qui est possible.

 

  1. Mise en œuvre de l’initiative conforme aux règles de l’OMC
    Tant les accords bilatéraux avec l’UE que les dispositions de l’OMC prévoient que les États signataires peuvent imposer des mesures pour protéger la biodiversité et la santé de leurs citoyens tant que cela n’engendre aucune discrimination. Avec sa clause sur les importations, l’initiative contre les pesticides garantit cette neutralité en termes de concurrence.

 

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