La Commission de l’économie et des redevances du Conseil national (CER-N) a examiné l’initiative contre l’élevage intensif ce mardi. La commission recommande le rejet tant du contre-projet modéré du Conseil fédéral que de l’initiative elle-même. L’Association des petits paysans regrette cette décision. C’est une opportunité perdue pour l’agriculture suisse de se développer vers plus d’écologie et de bien-être animal.
Mardi, la Commission de l’économie et des redevances du Conseil national a discuté de l’initiative populaire fédérale « Non à l’élevage intensif en Suisse » qui demande la fin de l’élevage intensif dans notre pays. L’initiative prévoit un délai de transition de 25 ans pour prendre la voie d’une agriculture adaptée au site, respectueuse des animaux et qui ménage les ressources. La Commission recommande de rejeter tant l’initiative que la proposition de compromis du Conseil fédéral. Ce contre-projet direct veut promouvoir le bien-être des animaux en ancrant dans la Constitution un hébergement respectueux des animaux, des sorties régulières et un abattage respectueux. Il prévoit également un délai d’adaptation de 25 ans.
Même si la proposition de compromis modérée du Conseil fédéral a été soutenue au cours de la consultation par la majorité des cantons ainsi que la Société des Vétérinaires Suisses, elle n’a pas trouvé de majorité au sein de la Commission. Pour Kilian Baumann, président de l’Association des petits paysans et membre de la CER-N, cette décision est une opportunité manquée : « La Confédération et la majorité des cantons souhaitent que dans 25 ans, tous les animaux de rente de Suisse voient le soleil grâce à des sorties régulières. Un bel objectif. »
Un compromis aurait été important
L’Association des petits paysans a désormais présenté un nouveau compromis en tant que contre-projet indirect soutenu par une minorité de la Commission au conseil. Avec des améliorations au niveau de la législation, il faut une promotion du bien-être animal tenant compte d’une production adaptée au site et de la capacité de charge écologique. En outre, les relations commerciales doivent être organisées de manière à servir le bien-être des animaux.
Kilian Baumann souligne que l’Association des petits paysans veut faire voter sur l’initiative contre l’élevage intensif avec une alternative modérée au niveau législatif. Car selon Kilian Baumann, « un nouveau coup de force du lobby des multinationales agroalimentaires lors d’un vote sans alternative renforcerait pour une grande partie de la population l’impression d’une agriculture enlisée et intransigeante, ce qui aggraverait encore considérablement le dégât d’image. » L’Association des petits paysans est convaincue qu’une campagne de votation dans laquelle, outre un Oui à l’initiative, il n’y aurait qu’un statu quo insatisfaisant, ne ferait que creuser encore plus le fossé existant dans la population. Dans cette perspective, la position sans compromis de la majorité de la Commission est d’autant plus difficile à comprendre.