Aujourd’hui se termine la consultation sur le train d’ordonnances liées à l’initiative parlementaire « Réduire le risque de l’utilisation de pesticides ». Dans sa prise de position, l’Association des petits paysans salue la reconnaissance de la nécessité d’agir concernant les pesticides et les éléments fertilisants, et les premières mesures qui sont désormais planifiées. Cependant, les mesures ne sont manifestement pas assez cohérentes et elles augmentent encore la complexité de la politique agricole.
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Le « plan de mesures pour une eau propre » proposé par le Conseil fédéral a également été désigné, avant la votation sur les initiatives pour l’eau potable propre et contre les pesticides, en tant que contre-projet inofficiel. Il vise à réduire de moitié le risque lié à l’utilisation des pesticides d’ici 2027 ainsi qu’à diminuer la charge en éléments nutritifs dans les sols et les eaux. Les modifications des lois sur l’agriculture, la protection des eau et les produits chimiques doivent entrer en vigueur en 2023.
L’Association des petits paysans a pris part au processus de consultation. Dans sa prise de position, elle salue que la nécessité d’agir concernant les pesticides et les éléments fertilisants soit enfin reconnue. La discussion autour des initiatives sur les pesticides et l’eau potable a clairement montré qu’un consensus règne sur le fait de réduire les apports de pesticides et de minimiser leurs risques, ainsi que de traiter de la question des excédents d’éléments fertilisants. En raison de la suspension de la Politique agricole 22+ et du statu quo actuel qui en découle, il est urgent de s’attaquer aux problèmes de l’agriculture.
La politique des petits pas augmente encore la charge administrative
Malgré une approbation de principe sur les mesures envisagées, l’Association des petits paysans critique une politique des petits pas qui fera encore accroître la charge administrative. L’Association des petits paysans souhaite une politique agricole plus conséquente et plus cohérente, qui libère de travail administratif supplémentaire en particulier les exploitations qui s’engagent aujourd’hui déjà dans une agriculture respectueuse de l’environnement et du climat. Le renforcement de la promotion de systèmes sur l’ensemble de l’exploitation (Bio, IP-Suisse) ainsi que de taxes d’incitation sur les pesticides seraient des instruments plus efficients, qui réduiraient de fait plus rapidement l’utilisation des pesticides. En revanche, les nombreux programmes nouvellement proposés par le Conseil fédéral accroissent la complexité de la politique agricole. Par exemple, une interdiction à moyen terme de substances critiques qui pourraient de tout façon perdre leur homologation ces prochaines années (comme le glyphosate) serait bien plus efficace. Le fait que le Conseil fédéral veuille plutôt créer un nouveau programme spécifique afin de restreindre les quantités par surface est discutable.
Consensus sur la réduction des apports en pesticides
Malgré les points critiqués, l’Association des petits paysans soutient fondamentalement le train de mesures « Réduire le risque de l’utilisation de pesticides » en tant que premier pas important. Un affaiblissement et un appauvrissement supplémentaires seraient totalement déplacés. 40 % de la population a exprimé en juin son souhait d’interdire complètement les pesticides. Les 60 % restants ont trouvé que les initiatives ne constituaient pas la bonne voie. L’objectif de rendre l’agriculture plus écologique était par contre incontesté parmi les sympathisants et les opposants. Avant la votation, la plupart des organisations paysannes ont qualifié les mesures de « loi la plus stricte d’Europe » et ont soutenu son principe. Elles doivent maintenant tenir leur promesse.