Ce matin, des paysannes et paysans et diverses organisations paysannes, dont l’Association des petits paysans, représentés par les Avocat·e·s pour le Climat, ont déposé une requête auprès du DETEC. Ils demandent que les autorités prennent toutes les mesures nécessaires pour respecter ses engagements internationaux et nationaux en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Car avec le réchauffement climatique, leurs moyens d’existence sont menacés.
Ce matin, des paysans, viticulteurs, maraîchers et arboriculteurs des cantons de Zurich, Schwyz, Genève, Neuchâtel et Vaud, ainsi que des organisations paysannes, représentés par le collectif Avocat·e·s pour le Climat, ont déposé une plainte auprès du DETEC. Ils demandent que les autorités prennent toutes les mesures nécessaires pour respecter ses engagements internationaux et nationaux en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Les requérants soutiennent ainsi que, par sa politique climatique insuffisante, le DETEC compromet notamment leur liberté économique et la garantie de leur propriété privée (voir aussi le communiqué de presse des Avocat·e·s pour le Climat). Les paysans sollicitent que le DETEC prenne toutes les mesures nécessaires pour faire cesser de telles atteintes à leurs droits fondamentaux.
Prendre ses responsabilités dès maintenant
Les paysans sont déjà touchés par le changement climatique. Pour autant, la Confédération suisse n’assume pas ses responsabilités en matière de protection du climat. Cela menace les moyens d’existence de l’agriculture suisse, à court et à long terme. Il est donc nécessaire d’agir. Nombreux sont les paysans et les paysannes qui le reconnaissent et s’efforcent aujourd’hui déjà de pratiquer une agriculture respectueuse du climat sur leurs exploitations, alors même qu’ils ne reçoivent aujourd’hui que peu de soutien de la part de la Confédération. Les exemples de la campagne «Paysannes et paysans pour le climat», ou le Prix Climat, montrent que cela peut être tout à fait rentable et fructueux.
Les bons exemples montrent à quoi devrait ressembler une agriculture respectueuse du climat: adaptée au site et diversifiée. Les agricultrices et agriculteurs adaptent leur cheptel aux surfaces de prairies disponibles et misent sur les cultures destinées à l’alimentation humaine. Ils préservent le sol et l’eau et sélectionnent avec soin des variétés et des animaux appropriés et adaptés au site. Des approches portant sur l’ensemble de l’exploitation, qui accordent une grande importance à la protection du climat et favorisent la résilience des fermes, représentent l’avenir. En font partie l’agroécologie, l’agroforesterie ou l’agriculture régénératrice. En complément, il faut des conseils appropriés, un accompagnement (scientifique) ainsi qu’une recherche orientée vers la pratique.
La pratique a pris ainsi un peu d’avance sur la politique. Mais pour qu’une transition ait lieu, il faut aussi des conditions-cadres politiques adéquates. Avec la plainte pour le climat, nous demandons que la Confédération s’engage enfin en faveur de la protection du climat, qu’elle soutienne les paysannes et paysans et qu’elle prenne des mesures efficaces contre la crise climatique.
- Requête auprès du DETEC
- Communiqué de presse du 5 mars 2024
- «Avec des étés à 40 degrés, plus rien ne pousse»: des paysans traînent la Confédération en justice pour inaction climatique, LE TEMPS, 05 mars 2024
- Changement climatique : l’État doit agir
- Justice climatique : Action en justice pour des paysan-ne-s