Pas de génie génétique par la petite porte… ni par la grande!

L’Association des petits paysans défend le libre accès à la plus grande diversité possible de semences et de graines pour les paysannes et paysans, ainsi que la liberté de choix pour les consommateurs et consommatrices. Les nouvelles techniques de génie génétique modifient les génomes et doivent donc rester réglementées par la Loi sur le génie génétique LGG.

En 2022, le moratoire sur la mise en circulation d’organismes génétiquement modifiés (OGM) dans l’agriculture a été prolongé jusqu’en 2025. Le Parlement a chargé le Conseil fédéral d’élaborer jusqu’à mi-2024 un «projet d’acte visant à instaurer un régime d’homologation fondé sur les risques applicable aux plantes, aux parties de plantes et aux semences (…) obtenus au moyen des nouvelles techniques de sélection, auxquels aucun matériel génétique transgénique n’a été ajouté et qui, par rapport aux méthodes de sélection usuelles, offrent une réelle plus-value pour l’agriculture, l’environnement ou les consommateurs» (modification du 18 mars 2022 de l’Art. 37a LGG).

Un processus similaire est en cours dans l’Union européenne. La Commission européenne a reporté la décision qu’elle avait annoncée pour aujourd’hui concernant la réglementation du «nouveau génie génétique». Apparemment, les critiques croissantes dans plusieurs pays de l’UE ont eu de l’effet.
La Suisse devrait elle aussi s’opposer à la déréglementation de ce qu’on appelle le «nouveau génie génétique» et faire preuve de prudence malgré la pression des multinationales agro-alimentaires qui défendent leur propre intérêt économique. S’il est évident que ces nouvelles techniques de génie génétique profiteraient à l’agro-industrie, il reste à montrer que ces méthodes arrivent à tenir leurs promesses et offrent une «réelle plus-value pour l’agriculture, l’environnement ou les consommateurs».

D’ailleurs, une large alliance de 60 organisations suisses, dont l’Association des petits paysans, défend une réglementation stricte du génie génétique, à l’avenir également, et indique les lignes rouges à ne pas franchir pour assurer la transparence, la coexistence et la responsabilité! Cinq revendications sont publiées aujourd’hui pour soutenir la diversité en agriculture, base de l’innovation durable:

  1. Une réglementation stricte dans le cadre de la législation actuelle sur le génie génétique
  2. Garantir la liberté de choix et la transparence
  3. Développement de méthodes de détection
  4. Assurer la coexistence et la responsabilité
  5. Développement de systèmes alimentaires socialement équitables, respectueux du climat et de la biodiversité

Pour en savoir plus sur le positionnement sur le génie génétique signé par près de 60 organisations et nos arguments: notre-position

En tant qu’organisation de paysan·nes et de consommateur·trices, il est clair pour l’Association des petits paysans que les nouveaux procédés de technique génétique doivent être soumis à la Loi sur le génie génétique. Ce n’est qu’ainsi que notre alimentation restera assurée pour les générations futures et demeurera entre les mains des agricultrices, agriculteurs, consommateurs et consommatrices.

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