Loi sur le génie génétique : décision en demi-teinte

Aujourd’hui, le Conseil des États a entériné la prolongation du moratoire sur la mise en circulation d’organismes génétiquement modifiés (OGM) dans l’agriculture jusqu’en 2025, ce que salue l’Association des petits paysans. Le mandat d’élaborer une réglementation d’autorisation avant d’avoir les réponses aux questions décisives des postulats encore en suspens constitue pour l’Association des petits paysans une décision sans fondement suffisant.

La Chambre haute suit la Chambre basse et charge le Conseil fédéral d’élaborer jusqu’à mi-2024 un projet d’acte visant à instaurer un régime d’homologation fondé sur les risques applicable aux plantes, aux parties de plantes et aux semences. Pourtant, le Conseil fédéral n’a pas encore répondu aux questions cruciales posées dans différents postulats. Il faut par exemple clarifier comment et à quel coût la coexistence peut être réglée, comment garantir à l’avenir la liberté de choix des consommateur·trices et des agriculteur·trices, ou comment les risques des nouvelles technologies du génie génétique doivent être évalués. Le Parlement prend ainsi une direction avant de disposer de bases solides pour un débat objectif et une prise de décision responsable.

Garantir la liberté de choix et se préparer aux défis de l’avenir
« Le libre accès à la plus grande diversité possible de semences est essentiel pour les paysannes et paysans. La liberté de choix pour les consommateurs et consommatrices est également fondamentale », déclare Kilian Baumann, président de l’Association des petits paysans et Conseiller national. Les deux ne peuvent être garantis qu’à travers une réglementation exhaustive des techniques de modification génétique, y compris des nouveaux procédés de génie génétique. Pour l’Association des petits paysans, en tant qu’organisation de paysan·nes et de consommateur·trices, il est clair que ces nouveaux procédés doivent être soumis à la loi sur le génie génétique. Ce n’est qu’ainsi que l’alimentation pourra être assurée pour les générations futures et demeurer entre les mains de l’agriculture et des consommateurs et consommatrices. « Nous devons mettre l’accent sur des semences et des systèmes de cultures adaptés aux conditions locales, avec des semences accessibles à tous en tant que bien commun », explique Kilian Baumann. C’est la seule voie pour préparer l’agriculture à relever les défis du changement climatique et à lutter contre la perte actuelle de biodiversité.

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