Lors de la séance du 17 mai, la commission du Conseil national CER-N a débattu des initiatives «Pour une eau potable propre» et «Pour une Suisse libre de pesticides de synthèse». L’Association des petits paysans est déçue que le CER-N ne prenne pas au sérieux les préoccupations de la population et ne souhaite pas élaborer de contre-projets indirects. Cette décision place de nombreux agriculteurs dans un dilemme.
La commission du Conseil national CER-N a décidé de ne pas élaborer de contre-projets indirects aux deux initiatives «Pour une eau potable propre» et «Pour une Suisse libre de pesticides de synthèse». Beaucoup d’agriculteurs, pour qui une eau et un sol sains et, bien sûr, la santé de la population sont des préoccupations importantes, sont laissés à eux-mêmes par la politique. Au lieu de prendre enfin des mesures pour notre environnement, la commission, comme le Conseil fédéral avant elle, mène une politique de répression et d’ignorance.
Dilemme pour les agriculteurs écologiquement engagés
Avec cette décision sans courage de la CER-N, il manque un contre-projet efficace qui permettrait d’orienter la politique agricole vers moins de pesticides et de meilleures alternatives. Au lieu de donner à la recherche un mandat clair pour une agriculture sans pesticides, on spécule que les deux initiatives seront rejetées par la population.
Dans les faits, les deux initiatives ne sont pas faciles à mettre en œuvre. Mais elles vont dans la bonne direction et relèvent des défis urgents. Un contre-projet aurait été l’occasion de reprendre les préoccupations fondamentales de l’initiative sans exercer une pression excessive sur les agriculteurs.
Désormais, ce sont les agriculteurs qui se laissent entraîner par le lobby de la chimie et qui ne veulent pas de changements qui peuvent se réjouir. De même, les consommateurs ne sont pas non plus obligés d’adapter à la réalité de la nature leurs exigences en matière de fruits et légumes parfaits.