Renforcer la diversité maintenant, avec contribution d’exploitation et plafonnement

Avec la politique agricole 22+, la diversité des exploitations doit enfin être valorisée avec l’introduction d’une contribution liée à l’exploitation. En outre, le Conseil fédéral a reconnu le problème de la concentration toujours accrue des paiements directs en faveur d’un nombre restreint d’exploitations très grandes, et il entend rétablir une limitation des paiements directs. L’Association des petits paysans salue ces mesures mais revendique plus que de simples exercices d’alibi.

Dans son message sur la politique agricole 22+, le Conseil fédéral s’en tient une fois de plus à son ancienne logique de croissance. L’Association des petits paysans demande que la diversité structurelle, la proximité avec la nature et les consommateurs soient enfin reconnues comme une valeur et une perspective d’avenir pour l’agriculture suisse et qu’elles soient davantage promues. Il est nécessaire de corriger les développe­ments indésirables de la dernière réforme agricole 14-17 dans les domaines structurel et environnemental.

Pendant des années, l’approvisionnement alimentaire a été assimilé exclusivement au nombre d’hectares, au lieu de tenir compte aussi d’autres facteurs comme la stabilité économique par la diversité des structures ou des branches d’exploitation. Avec l’introduction d’une contribution liée à l’exploitation et d’une limitation des contributions, le Conseil fédéral prévoit de légères corrections avec l’AP22+. Toutefois, elles ne vont pas assez loin pour l’Association des petits paysans. Au lieu d’un montant symbolique de 4’500 francs proposé par le Conseil fédéral pour la contribution liée à l’exploitation, l’Association des petits paysans exige une réelle contribution liée à l’exploitation d’au moins 8’000 francs. En outre, l’Association des petits paysans demande une limitation des contributions dès 150’000 francs et un échelonnement des contributions à partir de 40 hectares.

Supprimer les obstacles pour l’entrée dans le monde agricole

Les personnes avec des bagages éducatifs différents composent également la diversité de l’agriculture. Mais pour cela, elles doivent y avoir accès. Le Conseil fédéral voudrait maintenant grandement relever les exigences de formation et exige à l’avenir une formation professionnelle supérieure débouchant sur un brevet fédéral. Les changements structurels est ainsi encouragé par des moyens détournés. Bien que l’Association des petits paysans soutienne une offre de formation continue de qualité – tant pour les personnes issues d’autres professions que pour les paysannes et les agriculteurs disposant d’un CFC ou d’un AFP – elle rejette fermement les nouvelles exigences à la formation proposées.

Empêcher les spéculations avec le sol, permettre l’accès à la terre

Faciliter le passage à l’agriculture pour des personnes issues d’autres branches est une exigence de l’Association des petits paysans depuis longtemps déjà. La proposition du Conseil fédéral pour la révision de la LDFR manque malheureusement d’une vision globale. La LDFR doit impérativement continuer à garantir le principe de l‘exploitation à titre personnel et à protéger de manière efficace et à long terme de la spéculation les terres cultivées. C’est pourquoi l’Association des petits paysans appelle à une nouvelle révision totale de ces propositions.

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